UTÉRUS CICATRICIEL ET STAN 21 : VALEUR DE LA SURVEILLANCE DE L’ECG FŒTAL EN COURS DE TRAVAIL SUR L’UTÉRUS CICATRICIEL - 09/03/08
Massoud Mona,
Giannesi Alessandra,
Manevy Michelle,
Constans Anne,
Thoulon Jean-Marie,
Gaucherand Pascal
Voir les affiliationsLe STAN 21 correspond à l’évaluation combinée de certains paramètres de l’ECG fœtal et de la CTG (cardiotocographie) classique. Cette méthode a largement démontré son efficacité dans l’évaluation de l’état fœtal au cours du travail en cas d’anomalies du rythme cardiaque fœtal. Son utilisation permet la prévention de l’asphyxie fœtale et la réduction du nombre d’extractions instrumentales et de césariennes. Notre expérience dans le service d’obstétrique de l’Hôpital Édouard Herriot à Lyon s’élève à plus de 1 500 enregistrements STAN pratiqués entre juillet 2000 et juin 2004. Dans le cas particulier de l’utérus cicatriciel, les anomalies du rythme cardiaque fœtal peuvent être le témoin de l’hypoxie fœtale mais aussi d’une pré-rupture utérine.
Nous avons essayé de déterminer l’apport du STAN dans ces situations. Pour cela, nous avons comparé 100 cas d’enregistrement STAN sur utérus cicatriciel avec un groupe contrôle de 100 cas de STAN sans utérus cicatriciel. La constitution du groupe contrôle s’est faite par appariement de l’enregistrement STAN sur utérus cicatriciel avec l’enregistrement STAN précédent.
Nous avons évalué dans chaque groupe l’état des enfants à la naissance (score apgar, pH de la l’artère et de la veine ombilicale, déficit en base dans le milieu extracellulaire fœtal, nécessité de soins néonataux ou de mutation en unité de soins intensifs), les taux et les indications des extractions instrumentales et des césariennes, ainsi que le taux de décisions obstétricales déterminées par le STAN. L’état du segment utérin inférieur à été évalué lors de chaque césarienne et chaque fois qu’un accouchement voie basse était précédé du moindre signe évoquant une pré-rupture utérine.
Le taux de césariennes est plus élevé dans le groupe Stan et utérus cicatriciel (28,7 % contre 20 % dans le groupe témoin).
Cependant, l’apport du STAN n’est pas aussi déterminant en cas d’utérus cicatriciel en raison du risque de méconnaître une rupture utérine. En effet, le STAN pourrait rester muet alors que les anomalies du rythme cardiaque fœtal pourraient traduire une pré-rupture utérine. Pour ces raisons, nos indications opératoires ont souvent précédé les signaux du STAN. Dans notre série, nous n’avons pas noté d’augmentation du taux de rupture utérine. Trois césariennes ont été effectuées pour suspicion de rupture utérine non retrouvée lors de l’intervention. Deux cas de rupture utérine ont été répertoriés dans le groupe STAN utérus cicatriciel depuis 2000.
En conclusion, dans l’ensemble, l’utilité du STAN est limitée en cas d’utérus cicatriciel. L’adjonction d’une méthode de surveillance supplémentaire telle que la tocographie interne pourrait permettre d’augmenter ses performances.
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Vol 34 - N° 3-C1
P. 292 - mai 2005 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.